L’émission « Rembob’INA » de ce dimanche plonge dans l’histoire du magazine « Zoom », un programme culte qui a marqué son époque avant d’être brutalement censuré par le pouvoir gaulliste.

Ce dimanche à 21h, LCP propose un inédit du programme Rembob’INA, qui se consacre cette fois à l’histoire du magazine télévisé « Zoom », diffusé de 1965 à 1968 sur la deuxième chaîne de l’ORTF. Un programme qui a laissé une empreinte indélébile dans le paysage audiovisuel français, notamment pour avoir été le premier à diffuser la contestation étudiante en pleine révolte de mai 1968. Mais c’est aussi un magazine qui paya cher son audace, puisque son dernier numéro, diffusé en mai 1968, déclencha une censure sévère, marquant la fin de l’aventure de ses deux producteurs, André Harris et Alain de Sédouy.

Un magazine avant-gardiste et moderne pour son temps

Lorsque « Zoom » fait son apparition en 1965, il se distingue immédiatement de ses pairs. Dans un paysage télévisuel encore dominé par des programmes sérieux et institutionnels, « Zoom » se veut plus moderne, plus dynamique. Ce magazine d’actualité est conçu pour capturer l’air du temps, un vent de jeunesse, d’idées nouvelles et d’engagement. Ce ton radicalement moderne détonne en comparaison de l’archaïsme de « 5 Colonnes à la Une », le magazine de la première chaîne de l’ORTF. Bien que « Zoom » soit accueilli positivement au début, il ne tarde pas à fâcher les autorités avec son traitement de l’actualité sociale et politique. La révolte étudiante est abordée sans détour, et la télévision, jusque-là plutôt timide face à la contestation, se fait alors le miroir d’un mouvement en pleine effervescence.

Le 25e numéro, un tournant fatidique : Mai 1968 et la censure imminente

Le 14 mai 1968, « Zoom » consacre son 25e numéro à un portrait de Daniel Cohn-Bendit, leader étudiant de la révolte, et à un débat sur les barricades qui occupent le cœur de Paris. Un sujet qui va précipiter la fin de l’émission. Le pouvoir gaulliste, agacé par cette tribune donnée à la contestation, décide de faire cesser la diffusion du programme. Ce numéro, emblématique de l’audace de « Zoom », sera en réalité l’un des derniers à être diffusé. Après cet épisode, l’ORTF traverse une crise majeure. Les producteurs du programme, André Harris et Alain de Sédouy, sont limogés, tout comme de nombreux journalistes. L’affaire est révélatrice d’un climat de répression dans lequel la télévision devient le champ de bataille d’un combat plus large sur les libertés d’expression.

Un témoignage et une réflexion sur la liberté d’expression télévisée

En invitant des figures du journalisme et de la production audiovisuelle de l’époque, Rembob’INA permet de revenir sur cet épisode historique. Bernard Bouthier, producteur et réalisateur, et Hervé Brusini, journaliste de renom, partageront leur analyse de la portée de cet événement. Le programme explore les conséquences de cette censure sur l’évolution de la télévision française et sur l’émergence de nouvelles formes de journalisme. À travers des témoignages et des images d’archives, cette émission s’inscrit dans une réflexion plus large sur la liberté d’expression dans les médias.

Ce qu'il faut retenir

Rembob’INA de ce dimanche propose une immersion fascinante dans l’histoire de la télévision française avec l’étude du magazine « Zoom », dont l’ambition et l’audace ont précipité sa censure. En donnant la parole à des journalistes et producteurs qui ont vécu cette période, l’émission nous invite à réfléchir sur les enjeux de la liberté d’expression et de l’indépendance des médias à une époque où la télévision jouait un rôle majeur dans la formation de l’opinion publique. L’histoire de « Zoom » et de sa censure est un témoignage poignant de la lutte entre pouvoir politique et liberté de la presse.

Rembob'INA

Zoom, le magazine TV censuré d’André Harris et Alain de Sédouy (1965-1968)

Magazine (2025)

Présentation : Patrick Cohen.

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Dimanche 23 mars

21H