Ce soir à 21h10 sur RMC Découverte, « Faites entrer l’accusé » revient avec une affaire hors norme : celle des Silva-Marquez, une famille convaincue d’être victime d’un complot d’État, dont la paranoïa s’est terminée dans le sang. Une plongée sidérante dans les méandres de l’obsession, du secret défense et d’un drame familial au goût d’apocalypse.
Quand la théorie du complot devient un mode de vie
Au départ, rien ne prédestinait Marie-José Marquez et ses enfants, Élisabeth et Marc Silva, à se retrouver un jour au cœur d’une affaire criminelle aux contours presque irréels. Pendant plus d’une décennie, cette famille s’est persuadée d’être la cible d’un complot orchestré au plus haut sommet de l’État. Le point de départ de cette conviction ? Une prétendue découverte de Marc Silva, policier de profession, qui aurait levé le voile sur un « secret défense » autour de disparitions d’enfants, notamment celle d’Estelle Mouzin. L’enquêteur affirme même avoir identifié des pistes sérieuses menant au ravisseur, grâce à l’aide des dons médiumniques de sa sœur, Élisabeth. Un rapport de 71 pages aurait été transmis au ministère de l’Intérieur, mais aucune suite n’y a été donnée. Une absence de reconnaissance qui alimente la colère et la méfiance du trio.
Fuite en avant et isolement paranoïaque
Face à ce qu’ils perçoivent comme une indifférence volontaire des autorités, les Silva-Marquez plongent dans une spirale d’isolement et de défiance. Convaincus d’être menacés pour les informations qu’ils détiennent, ils fuient la France, parcourant l’Europe avant de se réfugier aux États-Unis. À leur retour, leur situation empire : Marc Silva est exclu de la police, perd son arme de service, et la famille se replie encore davantage sur ses croyances. Leurs interactions avec l’extérieur se raréfient, remplacées par une intense activité d’écriture. Élisabeth Silva rédige un livre fleuve et multiplie les lettres aux institutions françaises et internationales, dénonçant un vaste déni de justice. Mais personne ne semble les entendre, ni même les prendre au sérieux. Dans cette quête effrénée de reconnaissance, la logique cède peu à peu la place au délire.
Une obsession dévastatrice autour d’un « trésor » à protéger
C’est au nom d’un enfant, qualifié de « trésor » par la famille, que le drame prend forme. Une petite fille de deux ans, présentée comme en danger imminent de la part de son père biologique, devient le point de fixation de toutes les angoisses. La famille s’investit d’une mission : la protéger à tout prix. Mais cette volonté, nourrie d’angoisse et de fantasmes, se transforme rapidement en un projet morbide. Les Silva-Marquez, persuadés qu’il s’agit là de leur dernière bataille contre un État oppresseur et complice, élaborent un plan irréversible. Une mise en scène funèbre, marquée par une danse, symbole tragique de leur rupture définitive avec la réalité.
Le verdict d’un procès hors normes
En mai 2019, le procès de Marie-José Marquez et Élisabeth Silva se tient devant la Cour d’assises de Charente-Maritime. Le verdict est sans appel : 20 ans de prison pour Élisabeth, 15 pour sa mère. Leurs condamnations seront confirmées en appel. Marc Silva, quant à lui, semble avoir échappé au même sort, bien que son rôle reste central dans cette dérive familiale. Ce soir, « Faites entrer l’accusé », toujours présenté par Christophe Delay et Dominique Rizet, nous invite à décrypter cette affaire inédite où se mêlent croyances ésotériques, soif de justice, théorie du complot et tragédie humaine. Une émission à ne pas manquer pour tenter de comprendre comment une famille a pu se laisser happer par une paranoïa collective jusqu’à commettre l’irréparable.