Ce soir à 21h10 sur France 2, le film « Haute couture » nous plonge dans l’univers feutré mais exigeant de la maison Dior, où une rencontre inattendue entre deux femmes que tout oppose bouleversera leurs vies. Disponible pendant 7 jours en replay sur France.tv, ce drame social porté par Nathalie Baye et Lyna Khoudri promet une plongée sensible dans le monde du luxe à travers le prisme de la transmission et de la rédemption.
Une rencontre improbable entre deux solitudes féminines
Dans « Haute couture », le scénario met en lumière un choc de générations et de milieux sociaux : d’un côté, Jade, 20 ans, jeune fille un peu paumée et impulsive, qui arrache un sac dans le métro. De l’autre, Esther, sexagénaire digne et rigoureuse, première d’atelier chez Dior, qui s’apprête à tirer sa révérence après une carrière dans l’ombre des grands noms de la mode. Lorsque Jade découvre le contenu du sac qu’elle a volé, elle réalise que sa victime n’est pas une bourgeoise comme les autres, mais une travailleuse manuelle comme elle pourrait le devenir. Prise de remords, elle décide de rendre ce qu’elle a volé, sans imaginer que ce geste va transformer sa vie. Cette rencontre donne lieu à un face-à-face tendu mais profondément humain entre deux femmes cabossées par la vie, que l’univers de la haute couture va rapprocher à travers les gestes, la patience et la discipline du fil et de l’aiguille.
Le monde de la haute couture vu de l’intérieur
Ce film ne cherche pas à reproduire les paillettes de la mode à coups de clichés ou de strass, mais à révéler l’envers du décor : celui des petites mains, de l’exigence du travail artisanal et de la transmission d’un savoir-faire presque sacré. Esther incarne cette rigueur silencieuse, héritée d’un monde où chaque geste compte, chaque détail a du sens. En formant Jade, elle transmet bien plus qu’un métier : elle insuffle une forme de dignité, une capacité à exister autrement, à travers le soin, la précision et la beauté. Le monde feutré de la maison Dior, souvent idéalisé, est ici traité avec réalisme, comme un espace où l’on exige l’excellence, mais où l’on peut aussi retrouver une forme d’apaisement, une réconciliation avec soi. Le film se pose ainsi comme une parabole discrète sur la seconde chance, sur la capacité des femmes à se tendre la main, même lorsqu’elles viennent de mondes que tout sépare.
Une distribution portée par deux générations d’actrices
La grande force de « Haute couture » réside dans le duo d’actrices au cœur du récit. Nathalie Baye, dans le rôle d’Esther, impose son autorité naturelle avec une sobriété et une tendresse contenue qui rappellent ses plus beaux rôles. Face à elle, Lyna Khoudri, césarisée pour « Papicha », continue de prouver qu’elle est l’une des jeunes actrices les plus prometteuses de sa génération. Leur alchimie à l’écran, faite de confrontation, de respect progressif, puis d’une forme de filiation inattendue, donne toute sa profondeur au récit. Autour d’elles, des seconds rôles bien campés — Pascale Arbillot, Claude Perron ou encore Adam Bessa — viennent étoffer ce microcosme de femmes, de couturières, de mères et de sœurs de cœur. « Haute couture » ne prétend pas révolutionner le genre du film social, mais il parvient à créer un espace d’émotion sincère, à travers le regard croisé de deux âmes blessées que le tissu, au sens propre comme au figuré, va réunir.