C’est une héroïne comme on en voit peu souvent sur nos écrans. Ce mardi soir, CANAL+ mise gros avec The Killer, un thriller urbain percutant dans lequel Nathalie Emmanuel incarne Zee, une tueuse à gages d’une précision redoutable, aussi glaciale qu’efficace. Dès les premières minutes, le décor est planté : une mission sanglante au cœur de Paris, une chanteuse américaine blessée par erreur, et une tueuse qui décide – pour une fois – de ne pas suivre les ordres. Sur fond de vengeance, de loyautés bafouées et de règlements de compte, The Killer joue à fond la carte du polar moderne, entre noirceur stylisée et suspense tendu. Les amateurs d’action brute et de dilemmes moraux devraient y trouver leur compte, même si le film semble aussi vouloir explorer des zones plus sensibles : la rédemption, le choix de l’humanité face à la mécanique de mort.

Un casting cinq étoiles pour une traque haletante entre Paris et Marseille

CANAL+ ne lésine pas sur les moyens : Nathalie Emmanuel (connue du grand public pour Game of Thrones ou Fast & Furious) est entourée de figures bien connues du cinéma international. Sam Worthington, Omar Sy, Diana Silvers et Saïd Taghmaoui forment un casting musclé, cosmopolite et taillé pour l’action. Worthington incarne Finn, le bras armé d’un mystérieux baron du crime, implacable et sans états d’âme, qui relance immédiatement la machine de guerre contre Zee quand celle-ci décide de dévier de sa trajectoire. Omar Sy joue Sey, un policier marseillais déterminé, qui n’a pas peur de se salir les mains pour remonter la piste sanglante du Paradis Latin. À ses côtés, Diana Silvers, dans le rôle de Jenn, chanteuse victime collatérale devenue aveugle, apporte une fragilité bienvenue, dans ce monde où la moindre émotion peut coûter la vie. Quant à Saïd Taghmaoui, il incarne un ennemi à la fois cruel et tragique, figure de la rue et des réseaux mafieux. Cette brochette d’acteurs, aux univers très différents, donne au film une tension permanente, en multipliant les angles et les oppositions.

Tuer ou protéger : l’étrange dilemme d’une femme qui a toujours vécu dans l’ombre

Le cœur du récit bat au rythme des choix de Zee. Elle, qui jusqu’ici n’a jamais hésité à abattre ses cibles, se retrouve confrontée à un conflit intime quand elle croise la route de Jenn. Cette dernière, devenue aveugle après la tuerie du cabaret, incarne une forme d’innocence perdue qui fait vaciller les certitudes de la tueuse. Le scénario joue alors sur une tension psychologique constante : comment cacher une témoin vivante quand toute la pègre vous traque ? Comment survivre sans trahir ceux qui vous ont formée ? Et surtout, comment réconcilier un passé de sang avec un instinct de protection presque maternel ? Zee n’a pas de réponse toute faite, et c’est cette faille dans l’armure qui rend le film potentiellement captivant. Entre flashbacks poétiques et confrontations violentes, The Killer semble tracer la trajectoire d’une femme qui tente de réécrire sa propre légende, à travers une cavale dangereuse et une course contre la montre.

Ce qu'il faut retenir

Diffusé ce soir à 21h10 sur CANAL+, The Killer joue sur tous les tableaux : l’action, la noirceur, l’émotion et la tension dramatique. Avec un casting international impressionnant, une intrigue nerveuse entre Paris et Marseille, et une héroïne complexe, ce thriller pourrait bien s’imposer comme l’un des rendez-vous marquants de la saison. Sans avoir besoin de le voir pour comprendre qu’il s’inscrit dans la lignée des polars stylisés, The Killer intrigue par ses choix narratifs et son regard sur la violence et la rédemption. À suivre de près.