Le groupe SFR, l’un des principaux opérateurs télécoms français, a officiellement annoncé ce mercredi 21 mai 2025 son intention d’entrer en procédure de sauvegarde accélérée, une étape cruciale vers sa future vente. Cette décision intervient dans un contexte de surendettement massif et de restructuration profonde menée par son propriétaire, Patrick Drahi, via la maison-mère Altice France.

Pourquoi une procédure de sauvegarde accélérée ?

  • SFR fait face à une dette colossale, estimée entre 15 et 25 milliards d’euros selon les sources, malgré une restructuration partielle en février 2025.
  • La procédure de sauvegarde accélérée, qui débutera début juin, vise à éviter la cessation de paiement et à finaliser un plan de sauvegarde déjà accepté par plus de 90 % des créanciers lors de la phase de conciliation.
  • Cette procédure, validée par le Tribunal de commerce de Paris, permet de forcer la main aux créanciers minoritaires et d’accélérer la mise en place d’une nouvelle dette, mieux calibrée, d’ici septembre ou octobre 2025.

Conséquences pour SFR et ses clients

  • L’objectif principal est d’assurer la continuité de l’activité de SFR pendant la période de transition, évitant ainsi redressement ou liquidation judiciaire.
  • Les 19 millions d’abonnés mobile et 6 millions d’abonnés fixe ne devraient pas voir de changement immédiat dans leurs services, mais l’incertitude plane quant à l’avenir de la marque et des offres après la vente.
  • SFR a déjà perdu près d’un million d’abonnés depuis l’été 2023, signe d’une érosion continue de sa base clients.

Vers une vente et un démantèlement de SFR ?

  • Patrick Drahi prépare la cession totale ou partielle de SFR dès la fin de la procédure de sauvegarde, attendue pour l’automne 2025.
  • Les principaux prétendants sont Bouygues Telecom, Free et Orange. Bouygues et Free s’intéressent particulièrement aux clients particuliers (mobile et fixe), tandis qu’Orange viserait la clientèle entreprise et certaines fréquences mobiles.
  • Un démantèlement partiel de SFR est envisagé, chaque repreneur se partageant certains actifs stratégiques. Toutefois, l’opération devra obtenir l’aval de l’Autorité de la concurrence et, potentiellement, de la Commission européenne.

Enjeux pour le marché des télécoms français

  • La vente de SFR, troisième opérateur du marché, pourrait bouleverser l’équilibre concurrentiel en France, avec un risque de concentration accrue et de redistribution des parts de marché entre les acteurs restants.
  • La cession du réseau fibre de SFR, qui ne ferait pas partie de la vente principale, pourrait aussi intéresser d’autres investisseurs.