Ce soir à 21h, CANAL+ propose en exclusivité la diffusion du film Les Graines du figuier sauvage, œuvre coup-de-poing saluée par la critique internationale et qui a enflammé le dernier Festival de Cannes. Lauréat du Prix spécial du jury, du Prix Fipresci et du Prix œcuménique, ce film iranien est déjà entré dans l’histoire. Porté par une distribution remarquable – Mahsa Rostami, Niousha Akhshi, Soheila Golestani, Setareh Maleki et Misagh Zare – le long-métrage a été nommé aux Oscars et aux César 2024 dans la catégorie du meilleur film étranger. Un exploit pour une œuvre née dans un pays où faire du cinéma relève souvent de l’acte de résistance. Sans avoir encore été visionné, Les Graines du figuier sauvage s’annonce comme un miroir puissant des fractures qui secouent la société iranienne contemporaine. Et derrière l’intime, c’est toute une nation en tension qui se dévoile.
Un père, un juge, un homme tiraillé entre ses devoirs et ses convictions
Iman vient d’être promu juge d’instruction au tribunal révolutionnaire de Téhéran, une position clé dans l’appareil judiciaire iranien. Sa nomination survient en pleine tourmente : la rue gronde sous les slogans du mouvement « Femme, Vie, Liberté », symbole d’une contestation portée par des milliers de femmes et d’étudiants en quête d’émancipation. Or, chez lui, la révolte entre aussi sans frapper. Ses propres filles, étudiantes et militantes, prennent part à la contestation. Sa femme, elle, tente tant bien que mal de préserver l’unité familiale, au prix de silences lourds et de compromis incertains. Les Graines du figuier sauvage explore cette tension permanente entre le devoir imposé par l’État et les émotions que dicte le cœur. Ce père de famille, que l’on devine tiraillé, devient le point de rupture entre deux mondes : celui de l’obéissance et celui du soulèvement.
Une disparition d’arme aux conséquences dramatiques
Tout bascule lorsque l’arme de service d’Iman disparaît mystérieusement. Cet événement anodin en apparence devient le détonateur d’un engrenage dramatique. Dans un système judiciaire où la moindre faute peut faire vaciller toute une vie, cette perte n’est pas qu’un contretemps administratif : c’est une menace directe sur sa carrière, mais aussi sur sa liberté. Très vite, le soupçon s’immisce, les regards changent, la paranoïa s’installe. Est-ce une négligence, un vol, ou un message politique ? Le film semble poser cette question sans apporter de réponse définitive, laissant le spectateur face à la complexité morale d’un homme confronté à l’effondrement de ses repères. Les Graines du figuier sauvage, derrière l’histoire d’un homme et de sa famille, brosse le portrait d’un pays en crise où tout geste – même intime – devient un acte public à risque.
Un drame familial intense sur fond de révolution étouffée
À travers la disparition d’une arme, c’est en réalité tout un système qui s’effondre autour du personnage principal. Le film s’inscrit dans cette veine du cinéma iranien capable de conjuguer le politique et l’intime avec une justesse rare. L’atmosphère s’annonce lourde, faite de silences pesants, de soupçons à peine murmurés et de dialogues emprunts de tension contenue. Si l’on se fie à la réception cannoise, le film de [réalisateur non précisé] excelle dans sa manière de capter les micro-violences du quotidien sous régime autoritaire. Chaque geste est surveillé, chaque mot pèse, et l’équilibre familial devient le dernier rempart contre le chaos ambiant. CANAL+ propose ainsi un moment de cinéma engagé, nécessaire, et viscéralement humain. Les Graines du figuier sauvage ne se contente pas de raconter une histoire : il tend un miroir à toute une génération en quête de liberté.