Le casse tête est total pour les programmateurs des chaînes de sport depuis le début de la pandémie du Coronavirus.

En effet, l’ensemble des pays ayant confiné ses habitants et restreint massivement les expositions publiques et de fait, contraint les organisateurs de compétition à repenser à la faisabilité des épreuves.

Certaines seront reportées, d’autres carrément annulées. C’est un drame pour l’économie du sport, les sponsors qui perdent la visibilité, les chaînes qui perdent leur contenu (et parfois même leurs abonnés).

Il a fallu un temps d’adaptation pour les programmateurs, dans les premiers jours les grilles ont été complètement KO, puis ensuite cela a été le bricolage jusqu’à ces derniers jours où enfin il y a une programmation établie avec le contenu à disposition (e-sports, talk, rediffusions, documentaires…).

beIN Sports a diversifié son antenne, et a testé de nouveaux concepts avec les moyens disponibles pour tous : les réseaux sociaux. Ainsi en quelques jours, la chaîne a notamment lancé #AllôbeIN. Devant la pénurie de compétition à diffuser pour l’ensemble de ses canaux, le groupe a dédié le 4e canal au basket grâce à un accord avec la NBA.

Ce défi nous oblige à être créatifs, à aller sur des territoires que nous n’avions pas explorés.

Jérôme Saporito, directeur de la chaîne L’Equipe

Même constat pour Canal+, ses émissions sportives utilisent massivement internet pour alimenter le sommaire des programmes. Les chaînes digitales devant diffuser les compétitions, elles restent en boucle sur des images de démonstration.

La chaîne L’Equipe pour sa part, mise sur ses valeurs sures : les matchs de légende notamment l’équipe de France de foot. Mais elle se développe aussi sur le catch avec notamment pour la première fois les matchs Wrestlemania.

D’autres chaînes mise sur le bien être, à l’image de Eurosport qui pour l’occasion propose sur son antenne des séances de remise en forme, fitness (tout comme France Télévisions).

Mais si aujourd’hui il a fallu s’adapter pour meubler l’antenne, reste que les compétitions reportées à l’année prochaine à l’image de l’Euro de foot ou les J.O. de Tokyo semblent un bon parti et le contenu simplement décalé. Des compétitions plus quotidiennes à l’image de la Ligue 1, le report pose un vrai problème.

Quand vous n’êtes pas livré, vous ne payez pas. On n’est pas une banque.

Maxime Saada, Président du directoire du groupe Canal+

En effet, sur la compétition de Ligue 1 par exemple, les droits TV changent, qui diffusera les matchs (s’ils peuvent avoir lieu un jour). Pas sur que le diffuseur actuel soit intéressé, il a surement déjà compensé sa grille de rentrée… Du coup, les chaînes refusent de payer des rencontres auquel elles n’ont pas accès, c’est le cas de Canal+ et beIN Sports.

Un problème qui semble être assez français, en Espagne ou en Angleterre, où malgré l’absence de match, les diffuseurs (Médiapro et Sky) semblent plus solidaires et attentifs à l’équilibre économique de la filière. Même s’ils demandent aux clubs en échange plus de contenus à mettre à l’antenne a défaut de matchs.