Jeudi à 22h50, France 3 Auvergne-Rhône-Alpes propose une plongée inédite dans l’univers de Kent avec le documentaire « Kent, les métamorphoses du papillon (de nuit) », un portrait sensible et musical d’un artiste qui n’a jamais cessé de se réinventer.
Lyon, terre natale et théâtre intime d’un retour aux sources
Kent revient à Lyon, sa ville natale, pour y refermer la tournée 2024 comme on boucle un journal intime. Mais ici, pas de grandiloquence ni d’adieux spectaculaires. L’homme, discret, presque effacé, préfère raconter son histoire dans les ruelles, les places et les librairies, les endroits où les souvenirs s’accrochent à la pierre comme des graffitis invisibles. Le documentaire le suit dans cette errance poétique à travers sa propre mémoire, entre témoignages d’amis, récits personnels, musiques et images d’archives. Il y dessine un autoportrait à la fois pudique et intense, qui mêle passé et présent, rêves et doutes, dans une atmosphère aussi feutrée qu’émouvante. Lyon n’est pas qu’un décor : elle devient un personnage à part entière, miroir de l’artiste et de ses métamorphoses intimes.
De Starshooter aux confidences musicales : mille visages pour une même voix
Impossible de résumer Kent à une seule identité. Il a traversé les décennies comme un caméléon élégant, tour à tour chanteur punk, auteur raffiné, romancier, dessinateur, chroniqueur. À ses débuts avec le groupe Starshooter, il incarnait la fougue juvénile et l’irrévérence d’une génération qui hurlait son besoin de liberté. Puis, la voix s’est posée, les textes se sont densifiés, et Kent a construit une œuvre personnelle, entre chanson d’auteur et influences rock, entre exigence littéraire et sensualité mélodique. Le documentaire explore ces transitions avec délicatesse, mettant en lumière un parcours artistique hors des sentiers battus, où chaque chute a été prétexte à une renaissance. Dominique A, Enzo Enzo ou encore Eric Jean-Jean apportent leur regard sur cette trajectoire atypique, soulignant la constance d’un homme fidèle à lui-même, jusque dans ses métamorphoses.
Un funambule de l’émotion, entre lumière tamisée et ombres assumées
Ce film n’est pas une hagiographie. Il ne gomme ni les zones d’ombre, ni les doutes, ni les moments de silence. Kent s’y livre sans fard, tel un funambule marchant sur le fil de sa propre histoire. Le « papillon de nuit » du titre évoque autant sa discrétion assumée que son attirance pour la scène, les mots, la création sous toutes ses formes. Toujours en équilibre, jamais dans la complaisance. Ce documentaire révèle un homme qui, à travers ses multiples carrières, n’a cessé de rechercher une forme de vérité artistique, de sincérité nue. On y découvre aussi un regard lucide sur le temps qui passe, sur les choix faits, sur ce qui demeure quand les projecteurs s’éteignent. Kent, dans ce retour sur lui-même, n’offre pas de leçons, seulement une sensibilité brute, à hauteur d’homme.