Ce soir à 21h sur TVR, le documentaire Le village qui voulait replanter des arbres met en lumière un enjeu écologique majeur : la réimplantation des haies bocagères en Bretagne. Un combat de longue haleine mené par Léa Le Gentilhomme, technicienne bocage, et les habitants de Martigné-Ferchaud.

Un paysage ravagé par le remembrement

Dans les années 1970, la modernisation de l’agriculture a profondément transformé la campagne française. Avec le remembrement, des milliers de kilomètres de haies bocagères ont été arrachés, notamment en Bretagne. L’objectif ? Faciliter la mécanisation et optimiser la rentabilité des terres agricoles. Mais cette transformation a eu des conséquences désastreuses : l’eau ne s’infiltre plus correctement dans les sols, les vents déchaînés assèchent la terre, et la biodiversité s’effondre. Trois arbres sur quatre ont disparu, privant les oiseaux, insectes et petits mammifères de leur habitat naturel. Le village qui voulait replanter des arbres revient sur cette fracture écologique et humaine, en donnant la parole aux agriculteurs, aux habitants et aux experts.

Replanter, un défi technique et humain

Dans ce documentaire, nous suivons Léa Le Gentilhomme, qui a choisi de se battre contre les erreurs du passé en devenant technicienne bocage. Sa mission : convaincre, accompagner et aider à la replantation des haies disparues. Mais la tâche est ardue. Certaines générations d’agriculteurs restent méfiantes, attachées à l’idée d’un champ dégagé et facile d’accès pour les machines. D’autres, plus jeunes, prennent conscience des bienfaits des haies : elles préservent l’humidité, évitent l’érosion des sols et offrent un refuge à la faune locale. À travers le quotidien de Léa et des habitants de Martigné-Ferchaud, le film montre que ce retour aux haies est bien plus qu’une simple question de plantation : c’est un changement de mentalité, une révolution écologique et agricole à l’échelle locale.

L’agriculture de demain, avec ou sans haies ?

Alors que la transition agroécologique devient un enjeu central, le documentaire pose une question essentielle : l’agriculture est-elle prête à réintégrer ces haies autrefois jugées inutiles ? Les exploitants de Martigné-Ferchaud témoignent de leur parcours, entre hésitations, contraintes économiques et volontés de changement. Certains évoquent le soutien des politiques publiques, d’autres pointent du doigt les lourdeurs administratives qui freinent la replantation. Loin d’être un plaidoyer naïf, Le village qui voulait replanter des arbres met en lumière la complexité du sujet et les efforts nécessaires pour réconcilier productivité et respect des écosystèmes. Un documentaire essentiel pour comprendre les défis de l’agriculture durable en France.

Ce qu'il faut retenir

Le remembrement agricole des années 1970 a causé la disparition de milliers de kilomètres de haies en France, entraînant des conséquences désastreuses sur l’environnement. Aujourd’hui, des initiatives locales, comme celle menée par Léa Le Gentilhomme en Bretagne, tentent de réparer ces erreurs en replantant des haies bocagères. Ce combat écologique se heurte encore à des réticences et des contraintes économiques, mais il s’inscrit dans une réflexion plus large sur l’avenir de l’agriculture française. Le village qui voulait replanter des arbres nous plonge au cœur de cette problématique, entre espoir et obstacles, pour imaginer les paysages de demain.

Le village qui voulait replanter des arbres

Le village qui voulait replanter des arbres

Documentaire de Brigitte Chevet (2024).

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Jeudi 1er mai

21H