Ce dimanche sur France 3 Auvergne Rhône-Alpes, l’émission Chroniques d’en haut nous entraîne dans une aventure aussi dépaysante qu’inattendue : cap sur la vallée de l’Ubaye, un écrin sauvage et méconnu des Alpes de Haute Provence, qui révèle bien des surprises. Conduite par Laurent Guillaume, cette rediffusion nous plonge dans un territoire montagnard à l’identité unique, où les paysages alpins flirtent avec des souvenirs de ruée vers l’or, de tequila et de légendes de l’Ouest. Le décor est posé : ici, les sommets se marient aux récits d’exil, à la sueur des bergers, et aux élans de liberté dignes d’un western. À travers ce numéro, on découvre comment la petite vallée de l’Ubaye, en apparence paisible, cache une histoire mondiale et des modes de vie singuliers, presque hors du temps.
Des villas venues du Mexique qui racontent une épopée oubliée
Impossible de traverser Barcelonnette sans être frappé par l’architecture extravagante de certaines bâtisses. Palmiers dans les jardins, balcons ciselés, façades colorées : on se croirait à Puebla ou Veracruz. Et pour cause, ces demeures appartiennent aux « Mexicains », surnom donné aux habitants de la vallée partis tenter leur chance en Amérique latine au XIXe siècle. Beaucoup d’entre eux sont revenus riches, transformant la modeste bourgade alpine en une enclave à l’accent mexicain. Laurent Guillaume revient sur cette migration étonnante, cette quête d’or, de café et de textile qui a façonné non seulement l’économie locale mais aussi la mémoire collective. À travers les témoignages, les images et les anecdotes, l’émission donne vie à ces parcours transatlantiques et rend hommage à une génération de pionniers qui ont fait de l’Ubaye un carrefour entre l’Europe et les Amériques.
Un gin de cow-boy distillé entre les alpages et les étoiles
Plus haut, sur les pentes rocailleuses, l’ambiance change, mais l’étonnement demeure. Deux frères, amoureux de leur terre, ont décidé de transformer leur passion pour la botanique et les traditions montagnardes en une entreprise artisanale aussi audacieuse que locale. Leur idée ? Créer un gin d’altitude, en utilisant les baies cueillies directement dans les alpages de l’Ubaye. Le résultat : une boisson corsée, authentique, presque mystique, qui sent bon les feux de camp et les légendes. Ces deux « alchimistes des hauteurs » nous rappellent que la montagne peut aussi être un laboratoire de saveurs et de résistances. Ici, on boit local, on distille comme on raconte une histoire, avec patience, exigence, et un brin de folie. Un segment qui nous plonge dans l’univers des alcools de caractère, mais aussi dans celui de la transmission, du lien à la nature et du retour aux sources.
Le vallon du Laverq, là où le silence est roi et les âmes s’enracinent
Le voyage se termine dans un décor presque irréel : le Laverq, un vallon perdu, sauvage, et majestueux, que l’on pourrait croire tout droit sorti d’un roman de Jack London. Là, entre l’immensité du ciel et les cimes blanchies, vivent Dédé, un berger philosophe, et Lucien, un retraité heureux de l’être. Pas de route goudronnée, pas de réseau mobile, juste le bruit du vent, les cris des marmottes, et les souvenirs que l’on raconte le soir autour d’un feu. Ce dernier tableau nous offre une respiration, une leçon de vie, un rappel que le bonheur peut se loger dans les gestes simples et la solitude choisie. Dans ce bout du monde niché au cœur des Alpes, les Hommes vivent au rythme du soleil, des bêtes et des saisons. Une manière de boucler cette chronique par une ode à la lenteur, à la discrétion, et à la beauté brute des existences retirées.