Ce soir à 21h10, France 2 diffuse un épisode inédit de Capitaine Marleau intitulé « L’ami français », où l’enquête policière prend une tournure résolument géopolitique. À la fois drôle, caustique et profondément humaine, Corinne Masiero reprend du service dans la peau de la capitaine à la chapka pour démêler une affaire de meurtre aux ramifications internationales. Le décor ? Un petit village français apparemment tranquille. Le choc ? La découverte du corps sans vie de Josselin Gramont, maraîcher respecté, victime d’un tir mortel. Le mystère s’épaissit lorsqu’on apprend que la victime entretenait une relation d’amitié étroite avec un certain Joseph Nyandoro, ancien président africain en exil, incarné par Christopher Bayemi. Ce lien inattendu entre un humble agriculteur et un ancien chef d’État devient le cœur d’une intrigue où les enjeux personnels, politiques et identitaires s’entrechoquent.

Entre complot politique et tensions locales : la capitaine navigue à vue

Le duo formé par Joseph Nyandoro et Josselin Gramont semblait improbable, et pourtant, une véritable complicité s’était nouée entre ces deux hommes que tout opposait. Alors que Nyandoro envisageait de tourner la page et de s’installer définitivement dans le village, sa proche conseillère, la magnétique Inissa, jouée par Inna Modja, le pressait de reprendre le chemin du pouvoir en Afrique. Cette ambivalence entre repos et retour sur la scène politique attise les suspicions. La mort de Josselin est-elle un message envoyé à Nyandoro par des ennemis restés au pays ? Ou bien s’agit-il d’un règlement de comptes local maquillé en affaire politique ? Capitaine Marleau, fidèle à sa méthode tout en dérision et perspicacité, tente de faire la lumière sur les secrets enfouis derrière les volets clos des maisons villageoises. D’autant que les tensions raciales, la peur de l’étranger, et les jalousies ordinaires pourraient bien constituer un mobile bien plus proche qu’on ne le pense.

Une galerie de personnages hauts en couleur, entre tragédie et satire sociale

À travers cette enquête, Capitaine Marleau s’entoure d’une galerie de personnages aussi ambigus que captivants. Stéphane Lesueur, interprété par Jonathan Lambert, semble en savoir plus qu’il ne le laisse paraître. Elisa, jouée par Irène Jacob, tente de défendre la mémoire de son ami disparu tandis que Valera (Bernie Bonvoisin), figure truculente du village, multiplie les insinuations sur la présence du président en exil. Le capitaine Donadiau (Éric Caravaca), en tandem parfois chaotique avec Marleau, tente d’apporter sa rigueur face à la gouaille légendaire de sa collègue. Tous gravitent autour de ce crime à la fois intime et politique, où les motivations des uns et des autres se dévoilent lentement. L’épisode s’annonce riche en rebondissements, avec une mise en scène qui joue habilement des contrastes : l’humour mordant de Marleau côtoie ici les douleurs de l’exil, la désillusion du pouvoir et les fractures sociales. Sans oublier les paysages ruraux, qui, sous leur calme apparent, deviennent le théâtre d’un affrontement invisible entre deux mondes.