Ce soir à 21h05 sur France 3, le téléfilm Bellefond revient avec un nouvel épisode inédit intitulé Le prix de la vie, porté par un Stéphane Bern toujours aussi à l’aise dans le costume de l’avocat au grand cœur et aux méthodes peu orthodoxes. Cette fois, c’est une affaire des plus personnelles qui le rattrape lorsqu’un homme, évadé de prison et accusé d’un meurtre qu’il jure ne pas avoir commis, vient solliciter son aide. Une requête inhabituelle mais à laquelle Bellefond ne peut se soustraire. Ce qui pourrait n’être qu’un nouveau dossier de défense prend rapidement des allures de règlement de comptes judiciaire, car face à lui se dresse Jean Colignon, le bâtonnier en personne, incarné par Antoine Duléry, venu jouer les justiciers intraitables. Ce face-à-face promet une tension narrative redoutable, et une plongée dans les rouages impitoyables du système judiciaire français. Le téléspectateur est invité à s’installer confortablement : entre stratégie, confrontation d’egos et chasse à la vérité, cet épisode pourrait bien être le plus haletant de la série.

Une enquête où la loyauté et la justice s’affrontent à huis clos

Dans cet épisode, Bellefond se retrouve dans une position plus que délicate : comment défendre un homme abandonné par son avocat précédent, sans s’aliéner un confrère aussi influent que le bâtonnier lui-même ? La loyauté à sa profession entre violemment en collision avec sa quête incessante de justice. Ce dilemme est incarné avec finesse par Stéphane Bern, qui continue d’étonner dans ce rôle taillé sur mesure, mais c’est bien le duo qu’il forme avec Antoine Duléry qui capte toute l’attention. Duléry, vieux compagnon de route dans la vie comme à l’écran, apporte au personnage de Colignon une autorité glaciale, mais teintée d’humanité. Ce qui fait la force de Bellefond, au-delà des intrigues judiciaires, c’est la manière dont chaque affaire pousse ses personnages à se confronter à eux-mêmes. La série sait doser les tensions morales, les joutes verbales et les failles intimes avec intelligence, rendant ses épisodes profondément humains, bien plus qu’un simple exercice de style procédural.

Un casting complice et solide pour une mécanique bien huilée

Autour de Stéphane Bern, la distribution continue de briller. Anne Caillon apporte toujours sa détermination tranquille au rôle d’Audrey Passereau, tandis qu’Arthur Prévost, Jeaneta Domingos et Aïda Asgharzadeh forment un trio d’élèves aussi attachants qu’efficaces, donnant à l’univers de Bellefond un supplément de fraîcheur et de rythme. Bryan Trésor, dans le rôle du fugitif Grégoire Casal, imprime un mélange de fragilité et de révolte qui donne chair au doute : est-il innocent ou manipulateur ? Le suspense tient la route jusqu’au bout, et même si les recettes de l’épisode restent classiques, la qualité de l’interprétation et la richesse des dialogues en font une fiction hautement divertissante. France 3 poursuit ici son ambition de proposer des polars humains, ancrés dans les réalités judiciaires contemporaines, sans tomber dans la facilité du manichéisme. La série, tout en restant accessible, interroge le poids des erreurs judiciaires, les dérives du pouvoir et la nécessité d’aller au-delà des apparences.