Ce soir à 23h10 sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, Enquêtes de région propose un numéro exceptionnel de son format « Droit de suite ». Le magazine régional revient sur des faits marquants qui ont bouleversé notre territoire ces derniers mois, avec une question centrale : que sont devenus ces lieux, ces victimes, ces enjeux, une fois les caméras éteintes ? L’équipe pose ses valises à Saint-Pierre, dans le Cantal, sur le site désaffecté d’une ancienne mine d’uranium, symbole criant d’un héritage toxique longtemps ignoré. Ce point de départ sert de fil conducteur pour revisiter trois événements dramatiques : l’effondrement de la falaise de la Maurienne, l’avalanche meurtrière du Mont-Dore et les inondations dévastatrices de la vallée du Gier. Une heure de télévision nécessaire, bouleversante, et résolument engagée.
Un village abandonné aux résidus radioactifs
À Saint-Pierre, les caméras d’Enquêtes de région s’installent sur les vestiges d’une époque où l’uranium représentait une promesse de prospérité. Aujourd’hui, ce sont 530 000 tonnes de résidus radioactifs qui dorment à ciel ouvert, à quelques mètres des habitations. La mine est fermée, l’usine désaffectée, et les riverains vivent avec un risque invisible mais bien réel. La colère est palpable, d’autant que les autorités tardent à proposer des solutions concrètes. Ce reportage donne la parole aux habitants, aux militants écologistes et aux anciens salariés du site, qui dénoncent l’oubli dans lequel leur territoire est plongé. Un document qui soulève aussi des questions nationales sur la gestion des déchets nucléaires et la responsabilité des grandes entreprises minières d’hier.
La falaise de la Maurienne : un territoire enseveli, un avenir incertain
Retour sur un 27 août 2023 apocalyptique : la falaise de la Praz, dans la vallée de la Maurienne, s’effondre brutalement, déversant 10 000 m³ de roches sur les voies de circulation. Autoroute A43, ligne ferroviaire Lyon-Milan, départementale : tout est enseveli. Miracle : aucun mort. Mais la paralysie est totale et dure. Un an et demi après, les trains ne circulent toujours pas. Enquêtes de région remonte le fil des événements, dissèque les causes de la catastrophe et interroge les moyens d’alerte, les dispositifs de prévention et les réponses des pouvoirs publics. Le reportage explore aussi une réalité plus large : celle des vallées alpines fragiles, où chaque épisode climatique menace d’enclaver des milliers de personnes. À travers des images d’archives, des témoignages poignants et des analyses d’experts, ce volet pousse à réfléchir à la résilience de nos infrastructures.
Avalanche au Mont-Dore : souvenirs d’un cauchemar blanc
24 février 2024. Sur les pentes du Sancy, sept alpinistes sont surpris par une avalanche. Quatre mourront. L’émotion, immense, secoue toute la région. Ce drame, le plus meurtrier depuis 50 ans en Auvergne, devient un traumatisme collectif. Gaétan Rieutord, l’un des survivants, livre un témoignage bouleversant. Son récit, empreint de peur et de gratitude, donne une dimension humaine à cette tragédie. En parallèle, Christophe Boivin, directeur de la station, évoque un sentiment d’impuissance : face à la violence de la montagne, les secours restent trop souvent démunis. Ce chapitre de l’émission, profondément émouvant, soulève aussi la question de l’équipement des stations, de l’évolution du climat et de la préparation face aux aléas naturels qui frappent de plus en plus violemment.
La vallée du Gier noyée sous une crue centennale
Le 17 octobre 2024, c’est un tout autre désastre qui frappe la vallée du Gier. La rivière sort de son lit, ravageant tout sur son passage. Voitures emportées, bâtiments inondés, écoles fermées, électricité coupée, transports interrompus : c’est un chaos total. Si les images de la crue ont fait le tour des réseaux sociaux, le reportage de ce soir se penche sur les conséquences durables. Plusieurs mois plus tard, les habitants vivent encore parmi les déchets, se débattent avec des compagnies d’assurances peu coopératives et accusent les pouvoirs publics d’inaction. L’émission donne aussi la parole aux élus locaux, qui peinent à se faire entendre. Une plongée dans une réalité où les colères grondent encore, bien après le retrait des eaux.