Ce jeudi 5 juin à 22h50, France 3 Bourgogne-Franche-Comté consacre sa soirée à un homme peu connu du grand public mais incontournable pour les passionnés de sport automobile : Tico Martini. À travers le documentaire « Tico Martini, la légende de Magny-Cours », signé Éric Le Seney, le spectateur part à la découverte d’un destin exceptionnel, entre asphalte brûlant, monoplaces rugissantes et aventure humaine hors du commun. Né en Italie, formé à Jersey, installé en France dans une caravane au bord d’un petit circuit de la Nièvre, Tico Martini incarne à lui seul l’épopée méconnue d’un territoire devenu temple de la vitesse. En filigrane, le film retrace aussi la métamorphose du modeste tracé de Magny-Cours en haut lieu mondial de la Formule 1. Un duo d’exception entre un homme et une terre, raconté au travers de témoignages poignants, d’archives rares et d’un fil narratif centré sur leur ascension parallèle.
Des pilotes stars, une caravane et 800 monoplaces : le rêve français d’un Italien visionnaire
Quand Tico Martini arrive à Magny-Cours en 1963, personne n’imagine qu’un tel tremblement de terre automobile s’apprête à secouer la région. Il a 29 ans, une passion dévorante pour la mécanique et pour seul luxe : une caravane posée près de l’école de pilotage qu’on vient de lui confier. Mais c’est justement dans cet atelier de fortune que naîtront les premiers bolides griffés Martini. Des voitures de course artisanales mais redoutables, taillées sur mesure pour révéler les futurs cracks du volant. Laffite, Arnoux, Prost, Pironi… tous sont passés entre ses mains, ont reçu ses conseils, ont pris le départ sur ses monoplaces. En un peu plus d’une décennie, Tico passe du rôle de formateur solitaire à celui de constructeur reconnu sur les circuits européens. Ses machines remportent des titres, attirent les regards, et contribuent à ancrer Magny-Cours dans l’élite du sport automobile mondial. Martini, avec ses 800 voitures construites, incarne ce rêve mécanique devenu réalité, dans un coin de France que rien ne prédestinait à briller.
Magny-Cours : d’un village à une technopole, grâce à un homme et à sa passion
Mais au-delà de la vitesse et de la compétition, ce documentaire met en lumière une épopée industrielle et sociale qui dépasse les stands. Grâce à l’énergie et à la ténacité de Martini, c’est tout un territoire qui s’est métamorphosé. Ce petit circuit de campagne devient dans les années 90 l’hôte officiel du Grand Prix de France de Formule 1, pendant dix-sept saisons consécutives. Autour, une technopole émerge, fédérant plus de 30 entreprises et 500 emplois liés à l’automobile et à la haute technologie. Une réussite collective impulsée par un homme dont le moteur n’a jamais été la gloire mais l’envie de transmettre et d’innover. C’est aussi cette face cachée de Tico Martini que révèle le film : un pédagogue, un bâtisseur, un visionnaire, humble et discret, qui a su laisser une empreinte aussi indélébile que les traces de pneus sur le bitume de Magny-Cours.
Une soirée mécanique entre légendes et poésie
La soirée continue avec « L’harmonie des mécaniques », un second documentaire plus intimiste, mais tout aussi étonnant. On y découvre Marc, un garagiste pas comme les autres, qui opère dans le calme de sa campagne, entouré de ses chiens et de ses moteurs. Derrière ce quotidien apparemment banal se cache une personnalité singulière, un artisan mélomane du moteur, pour qui chaque réparation devient un acte de création. Le documentaire adopte une approche sensorielle, presque musicale, pour rendre hommage à cet homme qui, dans le silence de son garage, joue une symphonie invisible. Après l’épopée industrielle de Tico Martini, ce second volet propose un retour à l’essentiel : le geste, le savoir-faire, l’amour des belles mécaniques, dans leur expression la plus pure.