Ce dimanche dès 21h, la chaîne LCP invite les téléspectateurs à replonger dans un étrange univers oublié mais fascinant avec la (re)diffusion des épisodes 3 et 4 de La brigade des maléfices, à l’occasion de la Séance de Rembob’INA. Diffusée pour la première fois en 1971, cette série française en six épisodes mêle enquête policière, humour décalé et surnaturel. Une curiosité télévisuelle rare, imaginée par Claude Guillemot et Claude-Jean Philippe, et qui, cinquante ans plus tard, conserve une saveur particulière pour les amateurs d’objets télévisuels insolites. On y retrouve Léo Campion dans un rôle sur mesure : celui de l’inspecteur Paumier, spécialiste des phénomènes paranormaux. À ses côtés, Anny Duperey et Pierre Brasseur ajoutent au charme suranné de cette fiction, qui jongle avec les archétypes du polar à la française et les incursions dans le registre du merveilleux. Redécouvrir cette série aujourd’hui, c’est comme exhumer un trésor un peu poussiéreux mais encore étincelant de folie créative.
Dans l’épisode 3, place aux escroqueries spatiales et à une vénusienne déroutante
Intitulé Voir Vénus et mourir, le troisième épisode s’ouvre sur une escroquerie digne des meilleurs scénarios de science-fiction vintage : un soi-disant projet de voyage spatial vers Vénus attire les convoitises… et les gogos. Le responsable ? Un certain Adonis Kergeyan, filou professionnel incarné par Philippe Clay, qui fait miroiter à ses victimes la promesse de croisières interplanétaires. Le tout, bien entendu, sans fusée réelle à l’horizon. L’inspecteur Muselier, rationnel et dépassé, sollicite l’aide de l’incontournable Paumier, détective des arcanes, pour déjouer cette arnaque galactique. Entre les décors kitsch, les dialogues savoureux et la performance étincelante d’Anny Duperey dans le rôle d’une mystérieuse Vénusienne venue brouiller les pistes, cet épisode promet un savoureux cocktail d’humour et de fantastique. La satire sociale, toujours présente en toile de fond, n’épargne ni les crédules ni les manipulateurs, dans un scénario qui résonne avec malice jusque dans notre époque.
Diablegris est de retour dans un quatrième épisode à l’ambiance plus sombre
Changement de ton dans La créature, le quatrième épisode de la série, qui plonge le spectateur dans une intrigue plus ténébreuse. Une série de suicides mystérieux touche de jeunes hommes isolés, déclenchant la suspicion de Paumier, convaincu qu’une force maléfique est à l’œuvre. Son flair ne le trompe pas : derrière ces morts violentes, on retrouve la sinistre empreinte de Diablegris, ennemi juré de notre détective ésotérique, campé par un Pierre Brasseur tout en intensité et en malice. Aidé de son fidèle Albert, Paumier mène l’enquête avec méthode et intuition, prêt à affronter les ombres d’un complot occulte. L’épisode, aux allures de thriller mystique, explore les limites entre psychologie et sorcellerie, toujours avec ce savant dosage de second degré propre à la série. C’est aussi une plongée dans un Paris invisible, peuplé d’ombres, de rituels et d’entités insaisissables. Et derrière l’enquête, la série dresse encore et toujours un portrait grinçant de nos illusions collectives.