Ce soir à 21h05, TV5MONDE FBSM propose un nouvel opus de sa collection de polars régionaux avec Meurtres aux Îles de Lérins. Ce téléfilm inédit nous plonge dans un décor aussi paradisiaque qu’énigmatique, entre eaux turquoise, vestiges monastiques et mystères historiques. Sur l’île Saint-Honorat, un tournage de film vire au drame : un cadavre est retrouvé. Et pas n’importe quel cadavre. La victime participait à une reconstitution cinématographique autour de la figure mythique du Masque de fer. Une affaire qui, très vite, va réveiller de vieux démons et tisser des liens inattendus entre passé et présent. À la manœuvre de l’enquête, deux sœurs que tout oppose, mais que le sang unit : Laure et Manon Castaldi, interprétées par Ophélia Kolb et Pauline Bression. À leurs côtés, un casting solide et familier pour les amateurs de fictions françaises.

Deux sœurs pour une enquête familiale aux résonances historiques

Les inspectrices Castaldi ne sont pas simplement des coéquipières. Elles sont aussi sœurs, liées par une histoire familiale complexe et un père, Bruno Castaldi, incarné par Jean-Michel Noirey, dont l’ombre plane sur l’enquête. Leur mission prend une tournure intime lorsqu’elles découvrent que les ramifications de ce meurtre dépassent le simple cadre d’un tournage de film. Le scénario joue habilement sur la gémellité, le double, les faux-semblants… des thématiques qui résonnent étrangement avec le mystère du Masque de fer, cet homme au visage dissimulé qui fascine historiens et romanciers depuis des siècles. Les Lérins deviennent alors un théâtre symbolique, où le passé hante le présent, et où chaque personnage semble dissimuler une vérité sous une autre. Eva Darlan, en grande dame de la fiction, incarne Jeanne Beaumont, figure charismatique qui pourrait bien détenir les clés de cette énigme aux ramifications inattendues.

Entre secrets de tournage et secrets de famille, la vérité se cache dans les non-dits

Le meurtre survenu au cœur du tournage d’un film historique ouvre une réflexion plus large sur les identités fabriquées, les faux visages, les masques qu’on choisit ou qu’on subit. Antoine Chevalier, joué par Robinson Stevenin, semble en savoir plus qu’il ne le prétend. Florian Rivière (Éric Pucheu), un jeune assistant impliqué malgré lui, devient lui aussi un maillon crucial de cette affaire où chacun tente de sauver sa peau — ou son honneur. Le film propose une tension dramatique construite autour des récits emboîtés : celui du crime, celui du film, et celui, plus intime, des Castaldi. L’île elle-même devient un personnage à part entière, isolée, mystérieuse, propice aux confessions comme aux trahisons. Meurtres aux Îles de Lérins s’annonce comme une enquête à la fois classique dans sa mécanique et originale dans son ancrage historique, jouant sur les silences, les secrets de famille, et les souvenirs que la mer n’a pas tout à fait effacés.

Ce qu'il faut retenir

Ce téléfilm s’appuie sur la légende du Masque de fer pour construire une intrigue policière moderne, où le poids de l’Histoire vient percuter les trajectoires personnelles des enquêteurs. L’environnement singulier des Îles de Lérins, rarement exploité à l’écran, offre un cadre visuel fort et une atmosphère à la fois sereine et oppressante. Porté par un casting solide, ce polar insulaire promet un jeu de piste captivant, entre faux-semblants, mémoire familiale et vérité enfouie. Sans avoir besoin d’avoir été visionné, Meurtres aux Îles de Lérins coche toutes les cases du bon thriller du samedi soir.