Un ex-malfrat rangé, une poissonière, un cambriolage qui tourne mal et un cadavre qui remonte à la surface… Matilha, la nouvelle série portugaise diffusée en exclusivité sur POLAR+ ce lundi à 20h55, promet une immersion tendue en plein Lisbone. Spin-off du succès SUL, cette fiction inédite signée Edgar Medina réussit-elle à s’imposer comme la nouvelle pépite du polar européen ?
Une Lisbonne en crise comme décor oppressant
La série Matilha choisit de planter son décor dans une Lisbonne à la fois lumineuse et oppressante, où la carte postale côtoie les réalités sociales les plus sombres. La crise du logement y est omniprésente, les expulsions sont quotidiennes, et les classes populaires survivent comme elles peuvent. Dans ce contexte, Matilha, ancien petit voyou au passé trouble, tente tant bien que mal de mener une vie droite aux côtés de sa compagne Mafalda, poissonière de supermarché en CDI précaire. Lui travaille désormais pour des pompes funèbres, un job morbide mais stable, jusqu’au jour où l’ombre de son passé revient brutalement frapper à sa porte. En effet, l’oncle Nuno, se retrouve menacé d’expulsion et entraîne malgré lui Matilha dans un engrenage infernal. À l’écran, la ville devient un personnage à part entière : sale, belle, triste et dangereuse.
Un héros malgré lui pris dans un engrenage criminel
Le cœur de la série bat au rythme d’un dilemme : Matilha, repenti sincère, peut-il vraiment échapper à son passé ? Lorsqu’un corps est découvert dans le Tage, l’inspecteur Lacrau – cynique, retors, et remarquablement campé – mène l’enquête, tandis qu’en parallèle, un braquage d’hypermarché vient bouleverser l’histoire. Le plus ironique : l’hypermarché en question n’est autre que le lieu de travail de Mafalda. Ce croisement entre intime et crime donne lieu à des scènes à la fois tendues et absurdes, où le suspense se mêle à une forme d’humour noir très portugais. Sollicité pour ses talents d’escaladeur dans un cambriolage improvisé, Matilha se retrouve de nouveau dans l’illégalité malgré lui. Ce que la série réussit brillamment, c’est de construire un héros ordinaire, humain, faillible, que l’on suit avec empathie dans chaque faux pas. Afonso Pimentel, justement récompensé aux Globos de Ouro, offre une interprétation d’une sobriété désarmante, tandis que Margarida Vila-Nova incarne une Mafalda combative et déchirée.