Trois mots, trois genres, une seule promesse : repousser les limites de la narration animée. Avec ce quatrième volume de Love, Death + Robots, Netflix relance son ovni visuel le plus culotté, entre rock ultra-stylisé, horreur viscérale et humour surréaliste. Supervisée cette année encore par Jennifer Yuh Nelson, la série anthologique signée Tim Miller et David Fincher s’offre dix nouveaux courts-métrages qui bousculent les formats et éclatent les cadres, pour mieux plonger le spectateur dans des mondes tantôt futuristes, tantôt grotesques, toujours fascinants. Mais cette nouvelle salve est-elle à la hauteur de son prestige visuel et narratif ?
Une claque visuelle (encore), mais jusqu’à quand ?
Dès les premières secondes du volume 4, une chose est claire : Love, Death + Robots n’a rien perdu de sa folie graphique. L’animation — qu’elle soit photoréaliste ou stylisée à l’extrême — reste le pilier de cette expérience sensorielle. Chaque épisode est un terrain d’expérimentation, une démonstration technique, un feu d’artifice visuel. On retrouve le goût de la série pour l’esthétique clivante : certaines œuvres flirtent avec l’hyperréalisme brut, d’autres avec le cartoon débridé ou le collage psychédélique. Ce mélange d’univers n’est pas nouveau, mais il reste radical. Et s’il ne surprend plus autant qu’à ses débuts, il continue d’imposer Love, Death + Robots comme un laboratoire visuel sans équivalent dans le paysage audiovisuel actuel.
Entre satire absurde et poésie technologique
Côté écriture, ce volume 4 conserve la structure qui a fait le succès de la série : des récits courts (7 à 15 minutes) mais percutants, aux chutes souvent saisissantes. Certains épisodes sont de véritables satires mordantes, comme « Can’t Stop », qui imagine un monde où les stars du rock ne sont que des poupées, mais dirigées par qui ? Il y a une mélancolie qui traverse cette saison, plus marquée que dans les précédentes. Mais toujours avec cette touche d’ironie mordante qui évite le piège du prêchi-prêcha. Cela dit, tout n’est pas parfait : certains segments semblent plus convenus, moins mémorables, comme si la mécanique LD+R tournait un peu en rond. Mais ce léger essoufflement est compensé par la force du concept : chaque épisode reste une porte ouverte vers un ailleurs radical, inattendu, souvent déstabilisant.
Ce qu'il faut retenir

Love, Death & Robots [Volume 4]
Série animée de Tim Miller, David Fincher et Jennifer Yuh Nelson (2025).
