Le 16 septembre 1982, à Beyrouth-Ouest, commence l’un des chapitres les plus sombres de l’histoire contemporaine. Pendant cinq jours et quatre nuits, les camps de réfugiés palestiniens de Sabra et Chatila deviennent le théâtre d’un carnage innommable. Femmes, enfants et vieillards y sont massacrés dans une indifférence glaçante. Ce 25 mars à 20h30, LCP diffuse « Liban 1982, radiographie d’un massacre », un documentaire signé Nicolas Jallot, qui revient sur cette tragédie à travers des témoignages inédits et des archives déclassifiées. Une plongée bouleversante dans un drame qui, quarante ans plus tard, reste sans condamnation.

Une enquête inédite sur un massacre étouffé

Pourquoi et comment un tel massacre a-t-il pu avoir lieu ? Pendant des années, la vérité a été masquée par des discours officiels et des commissions d’enquête jugées superficielles. Avec l’accès à des documents déclassifiés d’Israël et du Liban, ce film documentaire apporte un nouvel éclairage sur les responsabilités des différents acteurs impliqués. Nicolas Jallot, réalisateur aguerri, déroule une enquête minutieuse, à la croisee du journalisme d’investigation et du devoir de mémoire. En confrontant des images d’archives, des documents inédits et des analyses d’experts, le film pose enfin les bonnes questions : qui savait quoi ? Qui a laissé faire ? Pourquoi cette impunité absolue ?

Le témoignage des survivants : un récit glaçant

Plus de quarante ans après, les rescapés portent encore les stigmates de cet enfer. Certains d’entre eux, rares à s’exprimer publiquement, ont choisi de parler face caméra. Le documentaire leur donne la parole, offrant un récit poignant de ces nuits de terreur. Les témoignages résonnent comme une alerte face à l’oubli et l’effacement de l’Histoire. Ils racontent les cris, les exécutions sommaires, la chape de silence imposée après la tragédie. Ces paroles s’entremêlent avec les analyses d’historiens et d’experts du Proche-Orient, comme Agnès Levallois et Ziad Majed, qui participeront au débat suivant la diffusion.

Un massacre qui a redessiné le Proche-Orient

Sabra et Chatila n’est pas seulement un drame humain, c’est un tournant historique. Ce massacre a cristallisé des tensions déjà explosives au Proche-Orient et a redéfini les équilibres géopolitiques. Il a également marqué un point de rupture dans la perception de la présence israélienne au Liban. La diffusion de ce documentaire intervient dans un contexte de tensions renouvelées au Moyen-Orient, rappelant l’importance de la mémoire pour comprendre le présent. Par son approche rigoureuse, « Liban 1982 » s’inscrit dans une démarche nécessaire : celle de ne pas laisser l’oubli recouvrir l’horreur.

Un documentaire primé et salué

Sélectionné dans plusieurs festivals internationaux comme le Festival international du film d’Histoire de Pessac ou le FIGRA 2024, « Liban 1982, radiographie d’un massacre » est un travail documentaire de haut vol. Nicolas Jallot, qui a fait de l’Histoire et du reportage de terrain son domaine de prédilection, signe ici une œuvre essentielle. Son expérience du Proche-Orient et du Liban, acquise depuis les années 80, confère au film une profondeur et une rigueur rares. Son travail est une pièce à charge contre l’oubli, un devoir de mémoire pour les générations futures.

Ce qu'il faut retenir

« Liban 1982, radiographie d’un massacre » est un documentaire puissant et nécessaire qui revient sur l’un des massacres les plus tragiques de l’Histoire moderne. A travers des témoignages bouleversants et des archives déclassifiées, il met en lumière des vérités longtemps étouffées. Plus de quarante ans après, cette enquête documentaire permet de comprendre comment et pourquoi Sabra et Chatila ont été le théâtre d’un crime resté impuni. Une œuvre essentielle pour ne jamais oublier.

Liban 1982, radiographie d'un massacre

Documentaire de Nicolas Jallot (2023)

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Mardi 25 mars

21H