Ce samedi à 21h10, .3 NoA rediffuse Les pieds dans le tapis, un téléfilm iranien captivant qui explore les subtilités des relations humaines et les complexités administratives. Porté par une distribution exceptionnelle et tourné dans le cadre pittoresque du Limousin, ce film conjugue drame, humour noir et une critique acerbe des absurdités bureaucratiques. Une immersion unique dans une histoire profondément humaine.
Un récit poignant sur la famille et les non-dits
Les pieds dans le tapis débute par un événement tragique : la mort inattendue d’un chef d’entreprise iranien lors de son séjour en France, à Brive-la-Gaillarde, où il s’adonnait à son rituel de bains de boue. Cette disparition brutale réunit la famille Farshtchi – la veuve Parvaneh, interprétée par Golab Adineh, et son fils Morteza, incarné par Babak Hamidian – dans une quête à la fois intime et administrative. Entre le rapatriement du corps et les révélations sur les circonstances de ce décès, les tensions latentes entre les membres de la famille ressurgissent. Les non-dits et les blessures enfouies sont peu à peu dévoilés, peignant un tableau réaliste et bouleversant des dynamiques familiales.
Une satire subtile des absurdités administratives
L’un des fils conducteurs du film repose sur une situation absurde et pourtant plausible : un employé municipal français refuse de délivrer une autorisation de rapatriement, prétextant la nécessité de vérifier si les dépouilles mortuaires sont concernées par l’embargo iranien. Cette intrigue, à la fois ironique et dramatique, révèle les complexités des échanges administratifs entre deux cultures. Le réalisateur illustre, avec finesse et humour noir, les décalages qui existent entre la modernité des moyens de communication et l’inertie des systèmes bureaucratiques. La situation met en lumière une réalité souvent méconnue : l’impact des relations internationales et des sanctions économiques sur les vies individuelles.
Une œuvre au croisement des cultures et des territoires
Si Les pieds dans le tapis est profondément ancré dans le contexte iranien, le tournage dans des lieux emblématiques du Limousin apporte une dimension singulière au récit. Des scènes marquantes ont été capturées à Limoges, à l’abbaye d’Aubazine et à Brive-la-Gaillarde, conférant au film une esthétique mêlant exotisme et authenticité locale. Ces décors, loin des paysages familiers du cinéma iranien, accentuent l’éloignement ressenti par les protagonistes et renforcent l’idée d’un choc des cultures. Les performances des acteurs, notamment Golab Adineh et Babak Hamidian, subliment cette histoire de déracinement, où les frontières ne sont pas seulement géographiques, mais aussi émotionnelles et culturelles.
Une réflexion sur les défis contemporains
Au-delà du drame familial, le film aborde des problématiques globales : les effets dévastateurs de l’embargo iranien sur la population, les enjeux environnementaux liés à la pollution et les difficultés de communication dans un monde prétendument connecté. Le réalisateur réussit à tisser ces thèmes dans une narration fluide, rendant l’histoire universelle et accessible. Avec Les pieds dans le tapis, il nous rappelle combien les systèmes, qu’ils soient politiques ou personnels, influencent nos vies de manière insoupçonnée.
Ce téléfilm a été tourné en Limousin à Limoges, à l’abbaye d’Aubazine et à Brive-la Gaillarde.