Dès ce mardi à 21h sur CANAL+DOCS, la chaîne propose une plongée inédite dans l’âge d’or du cinéma américain avec Les Géants d’Hollywood, une série documentaire ambitieuse en six épisodes qui retrace la conquête spectaculaire de la toute jeune industrie du septième art. Dans un récit haletant à mi-chemin entre saga industrielle et thriller historique, la série met en lumière les personnalités hors norme des premiers magnats du cinéma, dont Carl Laemmle, William Fox, Louis B. Mayer, Adolph Zukor ou encore la fascinante Mary Pickford. Une épopée fascinante aux enjeux colossaux, où l’innovation technique, l’immigration, la politique et la soif de pouvoir se mêlent aux débuts encore balbutiants d’un art qui allait bientôt conquérir le monde.

Les pionniers contre Edison : la révolte des petits contre le géant

Le premier épisode, Briser le trust, s’ouvre sur la figure de Carl Laemmle, immigré juif allemand arrivé aux États-Unis à la fin du XIXe siècle. Séduit par les « nickelodeons », ces salles obscures qui, pour quelques pièces, promettaient un accès à la magie du mouvement, Laemmle y voit une opportunité inédite. Loin d’Hollywood, alors inexistant, c’est dans les villes industrielles du Midwest qu’il tente sa chance, en fondant dès 1906 une société de distribution. Mais très vite, son ascension est freinée par un adversaire redoutable : Thomas Edison. Ce dernier, via son Motion Picture Patents Company, impose des taxes sur tout ce qui utilise ses brevets, freinant brutalement la créativité et la liberté des nouveaux venus. Ce conflit juridique, économique et symbolique marque les balbutiements d’un cinéma indépendant qui devra s’exiler pour mieux renaître.

L’exil, la débrouille et la création d’un empire

Le deuxième épisode, La fuite de New York, poursuit cette guerre d’indépendance. Pour fuir la pression du trust d’Edison, Carl Laemmle et sa petite équipe sont contraints de tourner les talons… jusqu’à Cuba ! Un exil temporaire mais stratégique qui leur permettra de contourner les restrictions imposées par les brevets. Avant cela, Laemmle a eu le nez fin en signant Mary Pickford, alors jeune actrice au talent incandescent qui deviendra bientôt l’une des premières icônes d’Hollywood. Pendant ce temps, du côté des frères Warner, l’aventure commence également dans la débrouille à Saint Louis, où ils tentent tant bien que mal de produire leurs propres films. Ces récits parallèles dessinent en creux les prémices d’un système de studios tentaculaire, où chacun doit se battre pour exister, inventer ses codes, forcer les portes. Le rêve hollywoodien se forge ici, dans la sueur, l’exil et l’audace.

Une saga d’hommes… et d’une femme

Loin de se contenter d’un récit linéaire, Les Géants d’Hollywood entend montrer que l’industrie du cinéma n’a pas été bâtie uniquement par des hommes puissants en costume. Parmi les figures centrales, Mary Pickford, actrice mais aussi cofondatrice de United Artists, incarne une autre facette du pouvoir : celle d’une femme dans un monde d’hommes, qui refuse d’être un simple objet de lumière. En retraçant les trajectoires croisées des différents pionniers, la série dévoile les alliances, les rivalités, les coups de bluff et les intuitions géniales qui ont permis à un divertissement populaire de devenir une industrie mondiale. Une histoire à la fois américaine et universelle, faite de prises de risque et de visions fulgurantes. Et alors que les deux premiers épisodes seront diffusés ce mardi soir, les suivants prendront le relais chaque mardi, dévoilant petit à petit comment Hollywood est devenu le cœur battant du cinéma mondial.

En résumé

Les Géants d’Hollywood s’annonce comme une série documentaire de haute volée qui met en lumière, avec rigueur et souffle narratif, les fondations d’une industrie aujourd’hui tentaculaire. À travers des figures comme Carl Laemmle, les frères Warner ou Mary Pickford, la série raconte une époque où tout était à inventer, où l’on tournait sans filet, et où la rébellion contre le monopole de Thomas Edison a permis la naissance du cinéma moderne. Un récit captivant qui éclaire les origines du système hollywoodien en mêlant histoire, ambition personnelle et luttes pour la liberté de créer.