Ce lundi 23 juin à 21h, la chaîne Téva entame la diffusion de la série inédite « Rien à l’horizon : les disparus du vol 281 », une adaptation en cinq épisodes du roman à succès de Lucy Clarke. Portée par Sheridan Smith, figure bien connue du petit écran britannique, cette mini-série promettait un savant mélange de mystère, de drame familial et de tensions psychologiques dans un décor paradisiaque transformé en cauchemar. Mais ce thriller insulaire, aussi intrigant soit-il sur le papier, réussit-il à nous embarquer jusqu’au bout ou s’écrase-t-il dès le décollage ?
Un crash qui promettait l’impossible : suspense tropical et mystère familial
L’histoire est alléchante : deux sœurs, Lori et Erin, prêtes à s’envoler vers les îles Fidji pour une escapade mémorable, se séparent brutalement après une dispute. Seule Lori monte à bord du vol 281… qui ne parviendra jamais à destination. Lorsque, plusieurs mois après la disparition de l’appareil, la carte de crédit de Lori refait surface dans un village reculé du Pacifique, Erin, rongée par la culpabilité, s’accroche à l’espoir de retrouver sa sœur vivante. Entre révélations troublantes et pistes inquiétantes, elle entreprend un voyage au bout du monde pour élucider le mystère. Sur le papier, l’intrigue évoque les plus grands thrillers psychologiques à la « Yellowjackets » ou « The Missing », jouant habilement avec les ressorts de la culpabilité, du lien fraternel et des faux-semblants.
Un casting en demi-teinte et des dialogues mécaniques
Malheureusement, l’intensité dramatique promise ne décolle jamais vraiment. Si Sheridan Smith, pourtant récompensée d’un Bafta pour « Mrs Biggs », tente de porter la série à bout de bras, son jeu semble ici limité, souvent trop démonstratif pour être crédible. Face à elle, Celine Buckens, révélée dans « Cheval de guerre », peine à incarner la complexité d’Erin, tiraillée entre peine, remords et détermination. Les dialogues, trop souvent appuyés et dépourvus de naturel, affaiblissent la tension narrative. On aurait aimé plus de subtilité, de silences chargés de sens, d’émotions contenues – mais le scénario préfère les confrontations directes et les flashbacks explicatifs, qui alourdissent le rythme.
Des décors exotiques sous-exploités et une réalisation peu inspirée
Alors que l’action se déroule en grande partie sur une île paradisiaque, entre jungle oppressante et plages isolées, la mise en scène peine à exploiter pleinement le potentiel visuel de cet environnement. La série manque de souffle cinématographique, de plans larges, de tension visuelle. La réalisation reste très académique, et l’image, malgré quelques jolis plans marins, ne parvient pas à faire ressentir l’isolement ou la menace.