La première saison de Cœurs Noirs, diffusée en 2023 sur Prime Video (Puis sur France 2), avait surpris par son réalisme brut et sa plongée sans filtre dans les opérations spéciales françaises au Moyen-Orient. À la croisée de la série de guerre et du thriller géopolitique, la fiction s’était imposée comme l’une des productions françaises les plus ambitieuses de la plateforme. Dès ce 9 mai, la tension remonte d’un cran : Cœurs Noirs revient avec une saison 2 toujours en six épisodes d’environ cinquante minutes, centrée sur une seule obsession : retrouver Sab, la tireuse d’élite du commando enlevée à la fin de la saison précédente. Une quête aussi physique qu’émotionnelle, où la cohésion du Groupe 45 va être mise à rude épreuve. Mais ce sauvetage est-il encore seulement possible ?

Une série de guerre qui assume l’intime

Dès les premières minutes de cette saison 2, Cœurs Noirs choisit de changer de registre sans renier son ADN. Moins stratégique, moins centré sur les enjeux géopolitiques autour de la reconquête des territoires irakiens, la série opte pour un rythme plus nerveux et un objectif dramatique plus personnel. La disparition de Sab devient le moteur de toute l’intrigue. Ce recentrage permet à la série de se recentrer sur ses personnages, en particulier sur ceux de Martin (interprété avec intensité par Nicolas Duvauchelle) et de Sofia (Nina Meurisse, tout en tension intérieure), qui doivent contenir leurs émotions dans un contexte d’extrême danger. Le spectateur est pris en étau entre la brutalité du terrain – magnifiquement captée par la caméra nerveuse de Frédéric Jardin – et l’épaisseur émotionnelle de ces militaires, façonnés par leurs choix, leurs pertes, leurs silences. Le résultat ? Une série plus intime, presque crépusculaire, mais qui ne relâche jamais la pression.

Frictions en interne, tension sur le terrain

Le retour du Groupe 45 au cœur de l’action ne se fait pas sans secousses. Les lignes de fracture internes, déjà perceptibles dans la saison 1, s’élargissent ici à mesure que la mission dérape. L’arrivée d’un agent de la DGSE, imposé sans discussion, vient troubler l’équilibre fragile du commando. Les rivalités montent, les décisions sont contestées, et les nerfs lâchent. Zaïd, personnage clé de la première saison, désormais en cavale, incarne ce point de bascule où les alliances deviennent incertaines, voire toxiques. La série excelle dans ces scènes tendues, presque claustrophobes, où la parole est souvent plus tranchante qu’une rafale d’armes automatiques. Frédéric Jardin installe une mise en scène immersive, où le souffle des acteurs – tous remarquables, à commencer par Jérémy Nadeau dans un registre plus grave – épouse le rythme saccadé de la mission. La tension monte crescendo, jusqu’à des scènes d’action redoutablement efficaces et crédibles.

Ce qu'il faut retenir

Avec cette saison 2, Cœurs Noirs réussit un pari difficile : renouveler son propos sans trahir ses fondations. En recentrant l’intrigue autour de l’enlèvement de Sab, la série gagne en tension dramatique et en profondeur émotionnelle, tout en maintenant un niveau d’action élevé et crédible. Réalisée avec précision et portée par des comédiens habités, elle confirme sa place de série d’envergure dans le paysage français. On en ressort secoué, touché, impressionné. Et surtout, impatient d’en voir plus.

Cœurs noirs [S.02]

Série action de Frédéric Jardin (2025)

Avec : Nicolas Duvauchelle, Nina Meurisse, Jérémy Nadeau…

logo prime video

Disponible dès le

Vendredi 9 mai