C’est officiel : Black Mirror est de retour pour une septième saison, disponible dès aujourd’hui sur Netflix. Après deux années d’attente et de spéculations, Charlie Brooker, créateur de la série, revient avec six épisodes inédits. Six récits sombres, captivants, dérangeants, comme seule cette anthologie britannique sait les raconter. Cette fois encore, la technologie, dans ce qu’elle a de plus séduisant et de plus effrayant, se trouve au cœur de récits profondément humains. Avec des scénarios toujours aussi bien ficelés, des casting impressionnants et une réalisation redoutablement efficace, Black Mirror signe un retour percutant. Voici, en détails, les six épisodes de cette nouvelle saison – et pourquoi elle vaut largement le détour.

1. “COMMON PEOPLE” : quand la vie humaine devient une affaire de technologie

Dès l’ouverture de cette saison 7, Black Mirror frappe fort avec “Common People”, traduit par “Des gens ordinaires”. Amanda, institutrice dans une petite ville, est victime d’un accident médical brutal. Son mari, Mike, dépassé par les événements, accepte de l’inscrire dans un programme expérimental baptisé Rivermind, une technologie capable de maintenir les fonctions vitales… à condition d’accepter certaines contreparties. Ce premier épisode questionne notre rapport au progrès, à la dépendance aux grandes entreprises tech et surtout au prix que nous sommes prêts à payer pour ne pas dire adieu à ceux qu’on aime. Une histoire bouleversante, à la fois intime et glaçante, qui donne le ton de la saison : celle d’une humanité toujours prête à franchir les limites, tant qu’on lui promet l’impossible.

2. “BÊTE NOIRE” : quand les souvenirs d’école prennent une tournure cauchemardesque

Avec “Bête Noire”, Black Mirror s’aventure sur un terrain plus insidieux. Maria, cadre brillante dans une entreprise de chocolat, semble avoir tout pour elle jusqu’au jour où Verity, une ancienne camarade de classe, refait surface… mais pas vraiment comme on l’imaginait. Au fil d’une simple dégustation avec un groupe de discussion, les choses prennent une tournure inquiétante. Est-ce vraiment une coïncidence ? Maria est-elle victime d’un piège ? L’épisode flirte avec la paranoïa, la manipulation psychologique, et laisse le spectateur avec plus de questions que de réponses. L’ambiance est lourde, trouble, avec une tension qui monte crescendo. Une belle réussite narrative portée par une actrice principale impressionnante.

3. “HOTEL REVERIE” : plongée dans une réalité scénarisée à couper le souffle

Probablement l’épisode le plus marquant de cette saison, “Hotel Reverie” nous plonge dans une expérience de cinéma immersive à la frontière de la réalité. Brandy Friday, actrice hollywoodienne sur le déclin, accepte de participer à une reconstitution d’un film romantique d’époque. Mais très vite, elle comprend que pour retrouver sa vie, elle doit suivre le scénario à la lettre… ou risquer de disparaître dans cette illusion. Derrière la mise en scène somptueuse et les décors dignes d’un Oscar, cet épisode explore brillamment la perte de contrôle, la confusion entre fiction et vérité, et la manière dont l’industrie du divertissement peut broyer ceux qui la servent. On en sort bluffé, presque hypnotisé. Un petit chef-d’œuvre de mise en abyme.

4. “PLAYTHING” : quand le jeu devient plus réel que la réalité

Avec “Plaything” (ou “De simples jouets”), Black Mirror s’attaque au monde du jeu vidéo rétro et à l’obsession qu’il peut provoquer. Cameron, un homme isolé et excentrique, est accusé dans une affaire criminelle alors qu’il est absorbé par un jeu mystérieux des années 90. Lors de son interrogatoire, la frontière entre les faits, les souvenirs et la réalité devient floue. L’épisode joue habilement avec la narration non linéaire, les effets de mise en scène et les faux-semblants. On y retrouve la patte des meilleurs épisodes de la série : un scénario intelligent, imprévisible, et une atmosphère inquiétante. Le message est limpide : la technologie, même ancienne, peut enfermer plus sûrement qu’un mur de prison.

5. “EULOGY” : l’épisode contemplatif… et ennuyeux de la saison

Si la plupart des épisodes de cette saison 7 tiennent en haleine, “Eulogy” fait figure d’exception. Le concept – permettre à un utilisateur de revivre littéralement ses souvenirs à partir de photos – est prometteur. Malheureusement, l’histoire de cet homme solitaire qui plonge dans une période douloureuse de son passé manque cruellement de rythme. Les dialogues s’étirent, la mise en scène se fait monotone, et malgré une interprétation correcte, l’émotion ne prend jamais. Le fond philosophique est là, mais l’exécution n’est pas à la hauteur. Un épisode oubliable dans une saison autrement brillante.

6. “USS CALLISTER : AU CŒUR D’INFINITY” : le grand retour tant attendu

C’est la surprise de cette saison : une suite directe à l’un des épisodes les plus cultes de Black Mirror, “USS Callister”, diffusé dans la saison 4. Si Robert Daly est bel et bien mort, les membres de son équipage, dirigés par la désormais capitaine Nanette Cole, continuent leur odyssée dans une simulation aux règles aussi folles qu’instables. Cette nouvelle aventure pousse encore plus loin la réflexion sur le pouvoir, la liberté, et la nature du virtuel. Les fans de la première heure seront comblés par ce retour inattendu, aussi spectaculaire qu’émouvant. Un bel hommage à l’épisode original, tout en apportant une réelle évolution narrative. Un final explosif qui clôt la saison sur une très belle note.

Ce qu'il faut retenir

Avec cette septième saison, Black Mirror prouve qu’elle n’a rien perdu de sa puissance. Si l’épisode “Eulogy” ralentit quelque peu l’élan, les autres segments brillent par leur originalité, leur pertinence et leur sens du rythme. Qu’il s’agisse de la dépendance médicale, de la manipulation psychologique, de l’illusion du cinéma ou de la virtualité d’un jeu, chaque histoire nous renvoie à nos propres choix face au progrès technologique. Plus que jamais, la série nous tend un miroir noir dans lequel notre humanité se reflète – déformée, mais terriblement réelle.

Black Mirror

Black Mirror [S.07]

Série SF de Ally Pankiw, Toby Haynes, Haolou Wang, David Slade, Chris Barrett et Luke Taylor (2025)

Avec : Cristin Milioti, Jimmi Simpson, Billy Magnussen, Milanka Brooks, Osy Ikhile…

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Jeudi 10 avril